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Hommage à JEAN-LOUIS CUQ, éminent scientifique viassois... Par Christian JOVIADO

La commune de Vias, honorée par la reconnaissance institutionnelle d’un éminent scientifique, natif du…

La commune de Vias, honorée par la reconnaissance institutionnelle d’un éminent scientifique, natif du village

Jean-Louis CUQ, installé par ses pairs
au XVème fauteuil de l’Académie des Sciences
et des Lettres de Montpellier

La séance de réception au XVème fauteuil de la section des Sciences s’est déroulée lundi, à 17h30, devant un amphi archi comble. Les convenances protocolaires ont été rigoureusement respectées. L’ambiance du Comité supérieur de l’Académie ? Un mix de solennité, de considération et de bienveillance.
En préambule, le récipiendaire fit l’éloge de l’ex-titulaire dudit fauteuil. Son propos chronologique retraça donc la vie professionnelle, familiale et personnelle de Jean Billiemaz. Ensuite, en guise de réponse, son parrain, Olivier Maisonneuve, académicien, ex-président de l’institution en 2011, se fendit d’un propos on ne peut plus élogieux à l’égard du nouvel élu. Une cérémonie orchestrée par le président général de la haute Institution, Alain Sans, et de son Secrétaire perpétuel : Philippe Viallefont. Que retenir des éloges prononcés par les trois intervenants, y compris celui de notre cher Viassois. Dont nous rappelons, ici, l’essentiel du parcours.

Son parcours

Né à Vias, petit village de l’Hérault, Jean-Louis y suivit sa première scolarité à l’école communale. Sa mère Germaine, veuve active, veille sur ses deux rejetons dont ‘’Nanou’’, le plus jeune. Après avoir étudié à l’école normale d’instituteurs de Montpellier de 1960 à 1964, il y valide une licence de chimie/physiologie en 1966. Puis il obtient un DEA en biologie végétale et un certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement technique (Capet). « Avec facilité », diront d’aucuns. Il est ensuite nommé professeur certifié (1968), puis professeur agrégé (1969) au lycée technique nationalisé de Bordeaux (1970).

L’éminent agrégé est alors recruté pour contribuer à la création de l’Institut des sciences de l’ingénieur de Montpellier (ISIM), devenu aujourd’hui Polytech-Montpellier. Il en assuma, d’ailleurs, la mise en place des élèves, sans locaux, ni moyens. No problem ! L’être qu’il est, fourmillant d’idées, s’est forgé un mental à toute épreuve. Où ? Comment ? La biologie végétale aurait-elle une vertu insoupçonnée ? Une espèce de substrat dans lequel puiseraient certaines racines (???).

Enseignant la microbiologie, la biochimie et la technologie alimentaire, il a été élu par deux fois responsable du département STIA (Sciences et Technologies de l’Industrie Alimentaire). Normal me direz-vous, il transpire la confiance. Et il investit tellement dans l’exercice de ses fonctions, qu’il enseigne aussi à l'IUT, en maîtrise de biologie, pour préparer les étudiants au Capet (cf.supra).

Sous une aisance, naturellement, apparente, se cache un travailleur assidu. Car son cheminement de carrière fut classique et long : assistant, maître-assistant, maître de conférences, et enfin professeur. Une progression lente et durable. Fruit d’un travail méthodique et ambitieux. Chercheur dans le laboratoire du Professeur Cheftel, il soutient une thèse de troisième cycle en 73. Titulaire du doctorat, il est nommé maître-assistant de 1975 à 1985. Il n’a pas besoin de briefing. Il se fixe, soi-même, ses objectifs. Après avoir brillamment soutenu une thèse d'état, en 1981, il obtient le doctorat d’Etat en sciences biochimie spécialité “technologie des protéines”. Mais où trouve-t-il le temps pour jouer au volley-ball, dans l’équipe de Castelnau ? Où trouve-t-il le temps d’élaborer ses œuvres en fer forgé qu’il peaufine passionnément. Oui, Jean-Louis est curieux de nature et se passionne pour le sport, la voile, le pilotage d’avions, la sculpture d’art, et que sais-je encore ?

Nommé maître de conférences, puis professeur d'université, il est sollicité par des établissements nationaux (INA-PG, Ensam…) et étrangers (Bénin, Brésil, Argentine,..) pour des missions de formation d’étudiants et de docteurs. Epoustouflant ! Cet itinéraire n’en finit pas… Il dirige, l’Ecole doctorale ‘’science et procédé biologiques et industriels’’ de 1999 à 2001. Ses activités de recherche en “Sciences des Aliments” se traduisent par plus d’une centaine de mémoires originaux et une soixantaine de communications dans des congrès et/ou des colloques nationaux et internationaux. Ces dissertations présentent, assurément, pour lui, une espèce d’entraînement pour rédiger ce qu’il appellera, non sans humour, ‘’Petite biographie illustrée’’. Commencée en été 2009, cinq tomes de trois cents pages sont aujourd’hui publiés et le sixième est en route … Excusez du peu !

L'équipe de recherche créée (Ingénierie des systèmes macromoléculaires) se développera pour devenir une Unité Mixte de Recherche (UMR). Cette entité administrative fut créée pour quatre ans par une convention d'association de plusieurs laboratoires de recherche. Il fut aussi le fondateur d'une Ecole Doctorale (SPSA). Pas étonnant qu’il survole toutes les missions qui lui sont confiées. Le premier jour de son initiation à l’avion de tourisme, en 2000, il le pilota. Le Robin DR 400 s’en souvient encore, paraît-il.

Trois fois élu au Conseil scientifique, il en a assuré par deux fois sa présidence. Toujours au mérite, par reconnaissance. Change-t-il pour autant ? Devinez ! Jean-Louis n’a pas eu besoin de passer par la ‘’grande école’’. Parce qu’en matière d’humilité, il est une école en soi. Il fut élu en 2006, tout naturellement allais-je dire, à la belle maison qu'est l'Université Montpellier 2 (UM2). Il la présidera de septembre 2006 à juin 2008. Il entre, ensuite, en 2011, à l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier où il vient d’y être accueilli au quinzième fauteuil de la section des sciences. Cela paraît l’aboutissement de son sentier de vie. A moins qu’il ne soit appelé à de plus hautes destinées. Piloter l’Enseignement supérieur par exemple. Il relisait, récemment, Descartes. Doit-on l’interpréter comme le signe d’éventuels aruspices ? « La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d'être des hommes », écrivait Jean Rostand. Alors si nous avons affaire à l’un d’eux, on peut s’attendre à tout !

Et si nous parlions de cette royale institution ?

La société royale des sciences de Montpellier fut fondée en 1706, par lettres patentes de Louis XIV. « Comme extension et partie de l’Académie parisienne afin qu'elles constituent, ensemble, un seul et même corps ». Le propos dudit monarque est élogieux : « il nous a été montré que Montpellier ne pouvait être tenue pour plus digne de notre prédilection, tant elle est fameuse depuis longtemps par un grand nombre de savants érudits en toutes les sciences ». Cette noble maison était alors composée de quinze membres titulaires répartis entre les mathématiques, l’anatomie, la chimie, la botanique et la physique. Elle publiait des mémoires, et organisait des échanges de travaux avec l’Académie parisienne. Elle fonde à Montpellier deux laboratoires de recherche et d’enseignement, confiés à des savants reconnus comme l’abbé Bertholon, chargé des travaux de physique, et Jean-Antoine Chaptal, chargé des travaux de chimie. Un observatoire d'astronomie est construit en haut de la tour de la Babotte. Elle participe à l'élaboration de l’Encyclopédie de Diderot et de d’Alembert. En 1777, elle s'installe dans l’hôtel de Guilleminet.

Société libre après la Révolution française

En septembre 1793, la Convention nationale dissout les sociétés savantes. En 1795, la société libre des sciences et belles lettres de Montpellier est créée pour prendre le relais de la société royale. Ses compétences sont élargies. De 1816 jusqu’à 1846 la société libre, tombe en sommeil. La société est recréée en 1846 sous le nom d’académie des sciences et lettres de Montpellier. Les fonds précédents ayant disparu, l'académie doit reconstituer une bibliothèque. Elle siège successivement place de la Canourgue (1846 -1890), au palais universitaire (1891-1963) et dans l’hôtel de Lunas (depuis 1963).

Structure, organisation et activités

Actuellement, l’académie comprend quatre-vingt-dix membres titulaires, vingt membres honoraires et quarante-deux membres correspondants. Lesquels proviennent du milieu universitaire et/ou socio-économique. Elle comprend trois sections consacrées aux sciences, aux lettres et à la médecine. Elle a pour but la diffusion de la connaissance et de la culture, ainsi que la participation à la réflexion tant sur le plan scientifique que social et éthique. Elle s’intéresse aux progrès des sciences dans leurs aspects fondamentaux aussi bien qu’appliqués. Les sciences humaines et littéraires font, aussi, partie de ses préoccupations. Elle correspond avec plus de deux cents sociétés et académies françaises et étrangères. L’essentiel de l'activité est constitué par des communications lors des séances privées du lundi. Lesquelles sont communes, depuis 1970, aux trois sections. Certaines conférences sont publiques avec un rythme, a minima, mensuel. La bibliothèque de l’académie comporte quarante mille volumes. Elle est hébergée et gérée, depuis 1921, par la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier. Laquelle fonctionne sous la responsabilité d'un conservateur détaché et de ses propres bibliothécaires. L'Académie est membre de la Conférence nationale des académies des sciences, lettres et arts.

Le village de Vias : cité, honoré et représenté

La commune de Vias a été doublement honorée. D’une part parce que l’un de ses ‘’enfants’’, désormais, ‘’trônera’’ sous la ‘’Coupole’’. Quel honneur pour notre village, et quelle fierté ! D’autre part, parce qu’il s’agit d’un être exemplaire. Non pas pour ses études qui forcent l’admiration de tous. Non pas pour cette succession de postes de responsabilité pour lesquels il a été ‘’plébicité’’ par ses pairs. Non pas pour sa notoriété internationale, ès qualité. Mais tout simplement pour ce qu’il est. C'est-à-dire un citoyen affable, déférent, empathique. C’est, du reste, ce qui transparaît à travers les propos exprimés par ses aînés, je veux parler de ses pairs académiciens. Souriant, la coiffe grise enjoleuse (dixit Valérie Pecresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 2007 à 2011), il instaure tout naturellement une relation de qualité qui établit un climat de confiance indéniable.

Les membres de la délégation viassoise, présente dans l’hémicycle, peuvent en témoigner. Qui étaient-ils ? Le Maire de Vias, ainsi que plusieurs personnalités locales et/ou originaires de Vias. En l’occurrence : José Martinez (candidat aux municipales de Villeveyrac) et son épouse ; Gérard Banquet et Eliette, son épouse ; Georges Bartoli et son épouse Viviane Redon (cousine de Jean-Louis) ; André Clermond et Monique (bien connue à Vias) ; José Ramirez et Paquita, son épouse ; Joseph Fernandez ; Jean Cassefières et Christine, son épouse ; Luc Raynaud et Pépie, son épouse ; Edwige Prieu et son époux ; Jean Martinez et son épouse ; Marcel Parra et son épouse, Jacky Chabardès, Daniel Dussutour, André Donate, Louis Joviado, et votre serviteur.

L’apéritif offert après la cérémonie permit à tout un chacun, certes de se désaltérer et de se restaurer, bien entendu. Mais aussi de retrouver d’autres Viassois qui ont partagé ce moment de forte émotion à travers l’évocation de cette personnalité extraordinaire qui vit ordinairement à nos côtés. Sa ‘’Petite biographie illustrée‘’ est à la disposition de tous, à la bibliothèque du Centre culturel de Vias. Bien sûr elle n’est pas terminée, mais le sera-t-elle un jour ? En attendant, le souvenir de cette soirée restera ancré dans nos esprits et dans nos cœurs. Et ce, durablement. Qu’il est difficile de qualifier, dans sa juste mesure, ce qu’il nous renvoie, avec la simplicité qui le caractérise. Merci et bravo Jean-Louis.

CCV pour AG du CODEP le 4 f%C3%A9vrier 2012 188

(  Ci dessous contribution de Michel SABATERY en réaction à l article  ) 

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