Insolite — Département Hérault

Insolite, Hérault : le lapin de garenne, cible des agriculteurs et de la préfecture

Le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh déclare la guerre aux lapins de garenne, présents en trop grand nombre et accusés de détruire les cultures.

Photo d’illustration © Canva.

Des animaux voraces

Averti des nombreux dégâts causés par des lapins de garenne, du fait de la surpopulation, sur les cultures de l’est du département, le préfet de l’Hérault a classé cette espèce comme “susceptible d’occasionner des dégâts” dans 12 communes. Il motive cette décision par le fait qu’entre Montpellier, Mauguio, Marsillargues et Saint-Brès, les lapins se nourrissent allègrement dans les terres cultivées, et que les agriculteurs essuient des pertes significatives.

Tirés comme des lapins

L’arrêté préfectoral concerne les communes de Baillargues, Candillargues, Lansargues, Le Crès, Marsillargues, Mauguio, Montpellier, Mudaison, Saint-Aunes, Saint-Brès, Saint-Just et Saint-Nazaire-de-Pézan. Dans ces zones, il prolonge la période de chasse du lapin jusqu’au 31 mars 2023. Cette date est postérieure à la fin de la période de chasse classique, qui avait déjà été prolongée au 28 février. Seules les personnes possédant un permis de chasse sont autorisées à tirer sur les lapins, et uniquement en plein jour. Autre mesure, des piégeurs agréés ont l’autorisation de les capturer, avec l’accord du propriétaire du terrain, jusqu’au 30 juin. Pour finir, la dernière mesure autorisée est la capture des lapins visibles afin de les relâcher sur des terrains de chasse éloignés des 12 communes, dans des zones où l’on trouve peu de lapins de garenne, ce qui ne risque pas d’être préjudiciable aux cultivateurs. Cette autorisation est accessible aux chasseurs qui en font la demande auprès de la direction départementale des territoires et de la mer.

Il s’agit selon le préfet Hugues Moutouh d’une “réponse équilibrée aux problématiques rencontrées par [les] agriculteurs, qui vise […] à préserver les cultures, [la] souveraineté alimentaire et à garantir les sources de revenus de ces professionnels”.

Les raisons de l’invasion

Selon les associations écologistes, la présence d’espèces “nuisibles” sur les terres cultivées serait la conséquence de l’artificialisation et de l’utilisation à outrance des terres. Pour satisfaire des besoins croissants en nourriture et en espace, l’humanité empiète chaque jour un peu plus sur les milieux naturels. Des hommes et des animaux vivant autrefois séparés sont désormais contraints de partager territoire et ressources dans un contexte de rivalité souvent intense”, rapporte le WWF (Fonds mondial pour la nature) sur son site Internet

Mais les raisons de la présence excessive de lapins de garenne sur le territoire agricole sont multiples. Les fortes sécheresses ont appauvri la terre et les petits animaux peinent à se nourrir. “De telles situations conflictuelles risquent bien de se multiplier face au réchauffement climatique. En effet, les animaux s’approchent de plus en plus des terres habitées en quête de nourriture, ce qui augmente le risque de conflits avec l’homme”, poursuit l’association.

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