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La Galerie Annie-Gabrielli expose l'Opium de Soraya Hocine

Jusqu'au 14 janvier 2017, la Galerie Annie-Gabrielli propose une exposition intitulée "Opium, chacun de nous est un désert…" de Soraya Hocine. "Une série photographique réalisée en 2014-2015 suite à une collaboration artistique avec la compagnie chorégraphique La Zampa (théâtre de Nîmes) autour de la notion universelle de « peuple » guidée par la pensée d’Hannah Arendt", explique la galeriste.

Les photographies (tirages Fresson) de la série Opium se caractérisent par le sentiment de solitude et d’isolement qui s’en dégage. “Sans doute est-ce là que se logent la vacuité, le vide ou le manque, portés par les mots de Mauriac « Chacun de nous est un désert.. »”, interprète Annie Gabrielli, qui décrit ainsi les photographies : “La pensionnaire du foyer baignée d’un rai de lumière très hopperesque qui nous tourne le dos, un résident qui se soustrait un instant au monde en fermant les yeux, le livret de famille posé au centre d’une nappe en crochet, l’abat-jour de dentelle suspendu et perdu sur un fond de lambris, l’arbre enneigé ou encore celui qui se dissout dans le brouillard sont autant de sujets choisis par l’artiste pour incarner l’idée de désert. De déréliction peut-être”.

“Soraya Hocine a cette capacité à déceler dans le réel ce qui d’habitude échappe à notre regard, par son éloignement géographique ou social, et à nous le soumettre avec délicatesse. Elle a l’art de montrer ce qui ne nous est pas familier, ou ce qu’il y a derrière les murs, en des instants de grâce et de dignité. Qu’elle photographie ici les résidents d’une pension de famille d’une fondation d’utilité publique ou qu’elle s’approprie par le corps et le regard un ancien pavillon d’un hôpital psychiatrique (« Serai-je vivant demain plutôt qu’aujourd’hui ? »), elle insuffle dans ses sujets douceur et quiétude, comme si elle caressait le monde pour en saisir l’essence la plus profonde, la plus vraie. Opium nous est présenté sous la forme d’un journal intime dont les images, jamais volées, ni arrachées à des vies, ne portent aucune trace d’intrusion ou d’obscénité. Elles sont simplement des éclats de sincérité et de grande humanité. Soraya fait se rencontrer photographies familiales ou d’archives et photographies contemporaines, le passé et le présent, une façon d’exprimer ses pensées et de réfléchir à sa propre identité. Pour questionner cet « espace refuge », les souvenirs, les marques de la vie, le quotidien côtoient de vastes paysages propices au rêve et l’imaginaire rythme l’espace désertique”, analyse la galeriste.

> Galerie Annie-Gabrielli – 33, avenue F. Delmas – 34000 Montpellier – 06 71 28 53 24 – http://galerieanniegabrielli.com

Visuel : © galerie Annie Gabrielli / Soraya Hocine

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