Le Bassin de Thau en vigilance sècheresse
La principale ressource en eau du Bassin de Thau est en souffrance, dû à l’important déficit pluviométrique de l'Hérault. Le niveau des nappes, diminué de moitié, inquiète. Avec l’arrivée de l’été et l’explosion des besoins, la préfecture place la zone en vigilance, nécessitant des économies d'eau, pour éviter les restrictions.
Le dernier comité de sécheresse annonce un déficit en eau
Le comité de sécheresse s’est réuni à mi-avril et les chiffres font état, entre septembre 2020 et avril 2021, d’un déficit pluviométrique sur l’Hérault s’élevant à 237 mm, le cumul annuel se trouvant usuellement de 550 mm.
L’absence de précipitations à l’automne impacte le renouvellement des nappes de l’aquifère souterrain du Pli Ouest, qui alimente Sète en eau potable, Balaruc-les-Bains en eau thermale et irrigue certaines exploitations. Son rôle dans l’équilibre de la lagune avait déjà été compromis à la suite d’une tempête en novembre dernier, provoquant un inversac, phénomène entrainant l’inversion de l’écoulement des eaux, encore en cours actuellement et suivi par la SMBT, le BRGM et l’État.
Sensibiliser à l’économie en eau pour éviter les restrictions
Dans un contexte rappelant celui de 2016, la Préfecture va donc mettre en place le niveau de vigilance, impliquant l’économie d’eau auprès des différents type d’usagers (domestiques, industriels, agricoles) afin d’éviter d’en arriver à l’alerte (niveau 2/4, les niveaux de crises).
Une campagne commune du Syndicat mixte du Bassin de Thau (SMBT), de la Commission locale de l’eau (CLE) et de Sète Agglopôle Méditerranée, par courrier auprès des plus gros consommateurs, permettra de sensibiliser à l’économie de l’eau.
Un outil innovant à destination des collectivités pour sécuriser l’accès à l’eau et projeter des scénarios besoin-ressource entrera prochainement en fonction pour leur permettre d’adapter leurs capacités d’accueil et leurs infrastructures.
Selon le Vice-Président de la CLE, Vincent Sabatier il permettra « d’anticiper et mesurer ce type de phénomène. La leçon à tirer est que nous ne sommes plus confrontés à un événement exceptionnel mais à une accumulation de déficits, essentiellement liés à la pluviométrie. Dans l’urgence, il faut évidemment suivre les consignes de la Préfecture et surveiller les consommations. Concernant les perspectives d’avenir, l’espoir réside dans le potentiel de réutilisation de l’eau que va ouvrir la nouvelle STEP. En réutilisant l’eau une fois, nous allons préserver la ressource de moitié. ».