Immobilier

Le « choc d'offre » du logement est mal parti, d'après Nexity

Le PDG de Nexity, Alain Dinin, prévoit une baisse de la construction de logements en France, en 2019, comme conséquence de la politique actuelle du gouvernement. Pour autant, le groupe immobilier affiche une forte croissance sur les neuf premiers mois de l'année.

 

 

Le choc de l’offre dans le secteur du logement est mal parti, d’après Alain Dinin, PDG du groupe immobilier Nexity. Le 26 octobre, à Paris, lors d’une conférence de presse de présentation des résultats du groupe dans l’immobilier résidentiel sur les neuf premiers mois de l’année, Alain Dinin faisait connaître sa position sur la politique du gouvernement en matière de logement. En cause, notamment, le report du projet de loi qui, initialement prévu pour la fin de l’année, devrait finalement voir le jour au premier semestre 2018.

« Cela nous amène à suspendre nos choix », explique le dirigeant. Exemple, des demandes de permis de construire sont mises en suspens, dans l’attente d’une potentielle évolution législative en matière d’obligation sur l’accessibilité des logements aux personnes à mobilité réduite. Mais plus largement, quelles que soient les décisions à venir du gouvernement, ses hésitations, la confrontation avec les bailleurs sociaux, suite à la diminution des APL (aides personnelles au logement), ou encore les restrictions territoriales apportées au dispositif Pinel devraient engendrer des effets négatifs. « En 2019, il y aura une baisse de la production de logements en France », prévoit Alain Dinin. Pire, le PDG de Nexity met en garde contre une possible conjonction entre les effets de la politique du gouvernement, qui, d’après lui, brident l’offre, et une possible diminution de la demande. Car les taux d’intérêt pourraient bien remonter, alors que leur très bas niveau actuel favorise les investissements immobiliers des ménages. Déjà, au cours des trois derniers mois, le montant des prêts accordés aux particuliers dans l’immobilier (hors rachats) s’est stabilisé (- 0,2 %) par rapport à l’année dernière, tandis que le nombre de prêts accordés s’est replié de plus de 6 %, en raison de la hausse des prix des biens, d’après l’Observatoire Crédit Logement CSA, cité par le quotidien économique Les Echos du 19 octobre. Face à cette situation, Alain Dinin en appelle à un rassemblement de tous les acteurs du logement, Fondation Abbé Pierre comprise.

 

Un chiffre d’affaires en croissance de 10 %

Mais ces perspectives sombres sur le marché du logement dans son ensemble ne menacent pas la santé du groupe immobilier. « Nous ne sommes pas représentatifs du marché », commente Alain Dinin. Pour les neuf premiers mois de l’année, dans le domaine de l’immobilier résidentiel, la société a enregistré 14 508 réservations, soit une augmentation en volume de 18 % par rapport à l’année précédente. Et le chiffre d’affaires, qui atteint 2,25 milliards d’euros, est en augmentation de 11 %. Pour l’ensemble de l’année, Nexity prévoit une progression de son chiffre d’affaires quasi équivalente (+ 10 %), pour un résultat opérationnel courant d’au moins 300 millions d’euros. Et, au vu de son carnet de commandes, Nexity, dont les parts de marché sont en augmentation, ne s’inquiète ni pour 2018, ni pour 2019.

Pour assurer sa croissance, la société met en œuvre une stratégie qui passe notamment par le développement d’immeubles conjuguant densité de l’habitat et architecture en rupture avec les barres des années 60, ainsi que des démarches novatrices en matière de conduite de projets d’urbanisme. Nexity s’accorde avec les communes concernées par ses projets pour limiter les prix de cession des terrains ou les charges foncières, en échange d’un engagement du promoteur sur le niveau des prix de vente des logements. C’est par exemple le cas à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, avec l’opération La Fabriq. Cet immeuble de 18 étages est composé d’une imbrication de logements très divers, avec des duplex, des lofts et des terrasses filantes. Dans cette zone limitrophe de Paris, les logements ont été vendus à moins de 5 000 euros le mètre carré, d’après Jean-Philippe Ruggieri, directeur général délégué de Nexity, en charge du client particulier et coprésident des activités de promotion, résidentiel et tertiaire. Des démarches comparables sont menées avec d’autres collectivités, comme à Toulouse, par exemple.

Anne DAUBREE

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