LE PROJET ECOPOLE DE LA VALLASSE EST- IL UN BON TRAITEMENT MECANO-BIOLOGIQUE ?
Avant de se déterminer de façon sûre et formelle sur les procédés ou solutions…
Avant de se déterminer de façon sûre et formelle sur les procédés ou solutions à la problématique du traitement et de «l’élimination» des déchets, il est utile d’avoir le plus d’informations possibles pour éviter de se précipiter sur des « remèdes souvent pires que les maux qu’ils prétendent soigner ».
Donc, vous trouverez ci-dessous, un extrait de Les avis de l’ADEME de mai 2010 sur le « Traitement Mécano-biologique des ordures ménagères ») qui met bien en évidence les limites et l’ inadéquation du procédé au regard des attentes du Grenelle de l’environnement et de l’UE.
« Le TMB représente un investissement coûteux, dont l’économie est fortement dépendante des débouchés.
S’il aboutit à la production d’un compost non conforme ,ou en cas d’absence de débouchés pour les
produits destinés au recyclage ou à la valorisation énergétique, le TMB ne peut plus constituer un mode
acceptable de traitement des déchets ménagers. Les produits ne pouvant être valorisés doivent alors être stockés en centre d’enfouissement. Le coût du stockage s’ajoute au coût du TMB, sans impact environnemental positif majeur.
Risques de production d’un compost non conforme (c’est bien le cas pour la presse extrusion)
La production d’un compost conforme aux exigences réglementaires8 à partir d’ordures ménagères
résiduelles impose vraisemblablement des investissements plus lourds et une performance
renforcée des installations qu’une production de compost à partir de bio-déchets collectés sélectivement.
En effet les ordures ménagères en mélange peuvent contenir des déchets toxiques et autres matériaux
indésirables (verre, plastiques, métaux) qu’il convient d’écarter du compostage. Le TMB requiert donc à la fois des investissements majorés pour retenir les meilleures techniques de tri disponibles et des conditions d’exploitation rigoureuses.
De plus, afin d’apporter une certaine pérennité à l’installation, la conception, la construction et l’exploitation
d’un TMB doivent impérativement prendre en compte la perspective d’un renforcement des exigences de qualité du compost. En effet, ces dernières devraient évoluer, tant à la demande des utilisateurs qu’au niveau de la réglementation européenne, dans le sens d’une plus grande sévérité. Le TMB exige ainsi un engagement ferme de la collectivité et de ses délégataires sur la qualité des composts produits et sur la mise en oeuvre d’un dialogue régulier avec les utilisateurs visant l’adaptation à leurs besoins. Si le
compost n’atteint pas la qualité indispensable pour pouvoir être utilisé en tant qu’amendement organique, l’ensemble du fonctionnement de l’installation de TMB est remis en cause.
Complexité liée à la méthanisation
En attente de retour d’expérience, la méthanisation intégrée à un traitement mécano-biologique ajoute un
degré de complexité à l’installation. Comme pour la production de compost, elle requiert des techniques de tri performantes et des conditions d’exploitation rigoureuses. De plus, la chaleur nécessaire au séchage du digestat issu de la méthanisation pour le préparer à la phase de compostage représente une consommation d’énergie qui pèse sur les coûts
Equilibre économique des projets délicat à trouver
Les coûts d’investissement et d’exploitation dans les installations de TMB diffèrent selon les tonnages de déchets entrants et les techniques utilisées. Il n’existe pas de données générales sur les coûts des TMB
en France, les sites existants étant très variés. Une analyse de la situation dans 4 pays européens confiée par la FNADE et l’ADEME à BIPE Conseil révèle des coûts moyens9 variant de 80 à 125 € TTC/t de déchets, avec une moyenne de 90 €/t, soit des coûts proches de ceux de l’incinération (de 90 à
135 €TTC/t de déchets pour les mêmes pays).
L’intérêt économique des projets de TMB dépend fortement de l’existence de débouchés, stables et de long terme, pour les produits et l’énergie obtenus. L’équilibre financier du projet peut être délicat à trouver car le prix de vente des composts reste faible et très dépendant du contexte local. De plus, il existe un risque de production d’un compost non conforme, ce qui induirait des coûts supplémentaires pour le stockage et l’élimination des matières qui ne peuvent être valorisées.
Enfin, le traitement de la fraction à PCI ( Pouvoir Calorifique Inférieur) élevé génère des coûts (coût de reprise par les cimentiers ou de traitement en UIOM : Unité d’Incinération de Ordures Ménagères) qui ne sont qu’en partie compensés par le produit de la vente d’énergie.
Lien internet : http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=20266