L’éco de l’Hérault — Montpellier

L’Éco de l’Hérault : Digital 113 stimule les entreprises du numérique avec le Parcours International

Acteur majeur de l'écosystème numérique en Occitanie, Digital 113 agit comme un connecteur, un pont entre les acteurs innovants, un liant entre les entreprises du numérique de la région.

La force du cluster présidé depuis 5 ans par Emmanuel Mouton (CEO de Synox) se reflète tant sur le terrain que dans ses chiffres. À ce jour, le réseau compte près de 300 membres, générant un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros et ayant contribué à la création de 17 000 emplois.

Afin de consolider et d’agrandir ce vivier, moteur local de la croissance et de l’innovation, Digital 113 a tissé un partenariat avec AD’OCC et d’autres acteurs de l’export pour créer un “Parcours international”. Destination : les marchés étrangers.

Comment Digital 113 intervient-il aux côtés de ses membres ?

Emmanuel Mouton : Notre organisation est ancrée dans les besoins et aspirations de nos membres. Ce sont les entreprises et groupements d’entreprises constituant le cluster qui définissent notre plan d’action. Les 42 administrateurs partagent leurs idées et besoins, ils guident ainsi l’élaboration de nos objectifs et stratégies. Ils alimentent nos réflexions sur des sujets tels que le recrutement, l’attractivité des filières, l’innovation… Récemment, une question revenait : comment peut-on développer nos activités à l’étranger et nous positionner efficacement sur la scène internationale ?

Des préoccupations qui correspondent également aux piliers du cluster…

E.M : En effet, nous avons établi cinq piliers fondamentaux : ‘Innovation et Transformation’, ‘Business et Croissance’, ‘Stratégie et Financement’, ‘Recrutement et Diversité’, et ‘International’. Ces problématiques sont communes à toutes les entreprises et s’entremêlent. Par exemple, l’internationalisation peut nécessiter des recrutements stratégiques, une innovation pour se démarquer sur les marchés étrangers, ainsi qu’une adaptation aux besoins spécifiques des clients internationaux, sans parler des méthodes de financement. Quant au pilier de la croissance, il devient ici l’objectif, puisque aller chercher des clients et des distributeurs ailleurs revient à augmenter sa zone d’achat et de vente.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste exactement le nouveau Parcours International lancé par Digital 113 ?

E.M : Ce qu’on a voulu mettre en place, c’est un parcours qui s’inscrit dans le temps. Souvent, les ponts événementiels consacrés à l’internationalisation des activités sont éphémères, et nous avons préféré miser sur des étapes clés qui permettront un apprentissage en plusieurs phases qui aura un impact à plus long terme. Concrètement, le Parcours comprend une phase d’acculturation illustrée par une conférence avec des institutionnels et des experts privés qui permet de mieux comprendre le marché de la destination, puis la mise en place de groupe de travail pour aborder les sujets transversaux, et l’ouverture de formations courtes qui apportent des réponses concrètes, et enfin des rencontres professionnelles pour initier un dialogue entre les acteurs.

Est-ce que toutes les entreprises sont égales sur le marché international ? 

E.M : Je trouve que, de manière générale, les boîtes françaises de la tech sont beaucoup plus câblées sur l’international, c’est ancré dans leur ADN, elles préparent le développement à l’international dès le début. Aujourd’hui, elles savent qu’il est nécessaire d’avoir une vision mondiale. D’ailleurs, les sociétés de la Silicon Valley ne se posent même pas la question, elles font en sorte que leurs solutions sortent et soient accessibles à tout le monde. En France, nous allons de plus en plus dans ce sens, notamment du côté des start-up et des PME innovantes. Les ESN (Entreprise de Services Numériques) ont de leur côté une vision très locale, elles pourraient s’associer à des ESN étrangères afin d’apporter les complémentarités nécessaires à leur expertise.

Comment peut-on lever les freins qui demeurent ?

E.M : Déjà, rien qu’en Occitanie, bon nombre d’interlocuteurs disent qu’ils accompagnent l’internationalisation : CPME, MEDEF, Team France Export. Ce sont des aides à la structuration, et parfois les entreprises ne savent pas à qui s’adresser pour leurs problèmes spécifiques. Ce qu’on veut amener dans ce Parcours International, c’est des retours d’expérience d’entreprises qui sont du secteur, qui sont dans l’écosystème, et qui disent : j’y suis allé, j’ai fait comme ça, j’ai échoué, voilà ce qui a marché… Entre nous, on peut tout se dire. Synox, dont je suis CEO, est par exemple un interlocuteur de choix pour le marché espagnol, car nous avons fait des choses intéressantes là-bas et nous connaissons une partie des opportunités et des pièges. Ce que je dis toujours, c’est que pour être bon à l’international, il faut être prêt à se montrer agile.

Agile, mais aussi ambitieux…

E.M : Forcément, il faut que le dirigeant soit motivé, que ce soit dans sa stratégie, qu’il ait cette vision. Il faut qu’il y ait la volonté, la suite on peut l’apprendre en marchant et en étudiant tous les aspects nécessaires pour que son produit, son service, son activité soient correctement traduits ou reproduits ailleurs. Et puis il faut qu’il se décide au niveau de la structure : est-ce qu’il est préférable d’externaliser ou d’internaliser ? Mais là où il aura un vrai rôle à jouer, c’est auprès de ses équipes. Il faut qu’il soit capable d’embarquer tout le monde dans l’aventure afin que le développement, le marketing, la vente, ou encore le SAV soient de la partie. Pour convaincre, il faut des arguments, des chiffres, des études, et c’est à ce niveau que nous aidons.

Pourquoi avoir choisi l’Espagne comme première destination ?

E.M : Déjà, la proximité joue un rôle clé. Pour la plupart de nos membres, se rendre en Espagne est plus rapide et plus pratique que de se rendre à Paris. Pour les entreprises de Perpignan, c’est une question de quelques minutes, et pour celles de Montpellier, un trajet en train d’une heure et demie. Malgré cette proximité, nous n’avons pas exploité pleinement ce marché comme nous aurions pu le faire, alors qu’il est en plein essor et en constante évolution, avec un fort besoin de transformation numérique et de modernisation. L’Espagne présente un potentiel significatif. Si nous avons décidé de débuter avec notre voisin européen, c’est parce que son marché offre des avantages indiscutables : risques faibles, réglementation similaire à celle de la France, une gestion facilitée par la proximité… 

Et déjà des envies d’ailleurs…

E.M : Nous aspirons à donner le goût d’explorer. Nos regards sont tournés vers d’autres destinations attractives, notamment en Méditerranée et en Afrique, telles que le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Nous n’excluons pas la possibilité de rêver en grand en lançant une délégation aux États-Unis, par exemple. Ce marché possède un énorme potentiel, mais il est également très concurrentiel. Le rêve américain coûte très cher ! Mais on va attendre d’avoir ce premier retour d’expérience, de voir comment se passe ce premier parcours. Si on anticipe déjà les États-Unis, derrière, tout est ouvert. Certains membres vont vouloir aller en Asie, d’autres en Europe de l’Est… Le monde est ouvert.

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