Les Pous père et fils, la sculpture pour credo

Montpellier, Espace Bagouet, jusqu’au 15 janvier 2017  L’exposition qui se tient actuellement à l’Espace Dominique-Bagouet,…

Montpellier, Espace Bagouet, jusqu’au 15 janvier 2017

 L’exposition qui se tient actuellement à l’Espace Dominique-Bagouet, à Montpellier, évoque une saga familiale. Celle de Jean (1875-1973) et François (1911-2003) Pous, un père et son fils, tous les deux sculpteurs. François, le fils, fut le premier  gagné par cette passion, dès ses 8 ans. Elevé dans la bouchonnerie familiale au Boulou, le liège fut son premier matériau de prédilection pour développer son art, vite accompagné par le marbre, le fer, le bois. Sans doute inspiré par le talent de son fils, Jean, le père, débuta  pour sa part la sculpture en autodidacte à l’âge de 87 ans, en sculptant au burin des silhouettes  et des animaux sur des galets qu’il avait ramassés sur les berges de la Têt. En douze ans, il sculpta environ 1 500 galets. Aperçu de l’exposition…

Le fils était  féru d’art, notamment africain, qu’il collectionnait. Ses propres sculptures furent exposées au Grand Palais. Au contraire, son père, qui avait passé sa vie dans sa bouchonnerie, n’avait aucune culture artistique. Voilà pourquoi Jean Dubuffet a pu considérer que Jean Pous était un créateur d’art brut, au sens où, « indemne de toute culture artistique »,  il créa à partir de ses propres « intuitions »,  et non sous l’influence de l’art existant ou des critères artistiques de son époque.

 

François Pous, sensualité et intérêt pour les socles

L’Espace Bagouet prend des allures de sanctuaire le temps d’une exposition. En effet, une multitude de sculptures se dressent en son centre, formant comme une peuplade immobile mais à l’importante présence. Ces sculptures en marbre, liège, bois ou fer ont toutes été réalisées par François Pous. Nombreuses sont celles, en marbre poli, qui ont des formes organiques. Les courbes féminines et autres fentes marient les sensualités respectives d’un matériau qui ne demanderait qu’à être caressé et de formes évocatrices. L’idée de voir au-travers – les fentes pouvant aussi être apparentées à des trous de serrures par lesquels se glisserait le regard – accentue l’idée d’un interdit offert. Ici ou là, on reconnaît une colombe, un aigle ou un œuf, thématiques proches des sculptures du père de l’artiste. Sur la droite, des sculptures abstraites striées, en matériaux très divers, intriguent. Tout au long de l’exposition, l’œil est attiré par les socles parfois incongrus choisis par François Pous pour servir de supports à ses sculptures. En effet, des bidons, des briques, une malle ou encore une sorte de tabouret supportent les oeuvres et en font partie à la fois. De grandes sculptures en liège rappellent que François Pous fut l’un des rares sculpteurs ayant opté pour ce matériaux. Au mur, un Christ en croix d’une extrême simplicité surplombe l’ensemble.

 

Jean Pous, modestie et simplicité

De Jean Pous, on retiendra les silhouettes humaines et animales gravées à même les galets, formant une mythologie personnelle, et sa proximité avec l’art pariétal. Un hymne à la modestie des formes et des matériaux. Son art s’étendait aussi au dessin, puisqu’il en réalisa environ 1 500 dans les dernières années de sa vie (voir la collection du Musée d’Art Brut de Montpellier, quartier Beaux-Arts).

 

Informations pratiques

> Espace Dominique Bagouet, lieu d’art et de patrimoine – Esplanade Charles-de-Gaulle – 34000 Montpellier – Tel. : 04 67 63 42 78.

> Visites libres du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h.

> Visites guidées hebdomadaires tous les mercredis à 16h.

> Visites en groupe : réservation obligatoire par courriel (visites@ville-montpellier.fr) ou par téléphone (04 67 66 88 91).

 

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