L’île de Pâques : un « volcan monument » occulté par des statues
La recherche archéologique sur cette petite île perdue dans le Pacifique a toujours été…
La recherche archéologique sur cette petite île perdue dans le Pacifique a toujours été marquée par des préconçus et un parfum d’irrationnel.
C’est à la démystification de beaucoup de ces hypothèses peu ou mal étayées que s’est attaché Nicolas Cauwe qui dirige l’équipe archéologique belge depuis près de 20 ans.
Non ! les grandes statues (moai) qui occupent les aires cérémonielles n’ont jamais été transportées finies, non elles n’ont jamais été détruites au cours d’une guerre civile, mais délicatement allongées sur le sol ! Non ! les statues colossales profondément plantées dans le sol qui parsèment les pentes du volcan carrière Rano Raraku, bien différentes des moai en taille et en style, n’ont jamais été sculptées pour être déplacées, de même que les dizaines d’autres qui tapissent en relief les fronts de taille.
C’est à un formidable changement politique et religieux que nous assistons à travers l’histoire mouvementée de ces colosses de pierre. Le volcan carrière de tuff, matière première des moai-statues d’ancêtres qui parsèment les plateformes de l’île, et à ce titre pourvoyeur de leur force vitale, doit être « neutralisé » dans un nouveau paradigme avec retour à un dieu unique. On le fait en le transformant, en 1 à 2 siècles, en un gigantesque site d’art rupestre et à pierres dressées aveugles et sans chignon (donc sans force vitale) qui en interdisent désormais l’accès et l’exploitation.
C’est à la démonstration de ce scénario solidement étayé par nombre de faits archéologiques de terrain que s’est attaché Nicolas Cauwe.
De nombreuses questions posées par un public attentif ont longuement prolongé la conférence, preuve des passions que suscite encore Rapa Nui…
Prochaine conférence par le géologue Jean-Marie Dautria le mardi 30 octobre à 18h30 au Moulin des Evêques : « La ligne récente des volcans du Languedoc ».