Société — Montpellier Méditerranée Métropole

Montpellier : Michaël Delafosse n'a pas demandé les expulsions des bidonvilles Zénith 2 et Mas rouge

On attendait une réaction de sa part face à l'expulsion récente du campement du Mas Rouge. C'est finalement après l'expulsion du campement du Zénith 2, intervenue ce matin sur décision du préfet Moutouh, que Michaël Delafosse s'est exprimé sur ce sujet, par voie de communiqué.

Ce mercredi 8 septembre, le maire Michaël Delafosse a tenu à préciser : La municipalité n’a pas formulé de demande d’expulsion de bidonvilles et demeure extérieure à ces opérations.

Une démarche partenariale pour résorber la misère

On le sait, le maire de Montpellier Michaël Delafosse axe une partie de sa politique sur le social. C’est dans ce cadre que, depuis juin 2020, la municipalité a établi des partenariats afin de “résorber un par un les bidonvilles”, en proposant des alternatives durables de relogement aux personnes qui y vivent dans des conditions d’insalubrité avancée. “Ce type d’habitat ne saurait être la norme, pour des raisons de dignité des personnes, de sécurité et de respect de la légalité, et une énergie importante est déployée pour accompagner les personnes vers des solutions de relogement et, dans l’attente, améliorer les conditions de vie dans ces bidonvilles”, rappelle le communiqué.

Parmi les points de son programme aux élections municipales figurait un plan de résorption de l’habitat indigne, et notamment des bidonvilles ( mobilisant les associations et acteurs de la solidarité), qui fait partie intégrante du bouclier social déployé par la nouvelle équipe municipale. La municipalité a mis en place une démarche innovante et partenariale pour s’attaquer à la résorption de l’habitat indigne. Elle travaille avec un collectif interassociatif, regroupant notamment deux des structures chargées de l’accompagnement de ces populations (AREA et La Cimade), la Fondation Abbé Pierre et Médecins du Monde.

En avril 2021, le maire avait fait un point sur ce sujet, annonçant diverses mesures et des progrès. Ainsi, concernant le squat de l’ancien bâtiment des archives du quartier Beaux-Arts, au 31 mars 2021, la centaine de personnes (des familles notamment) qui squattaient cet endroit “dans des conditions de vie indignes” avaient obtenu une solution de relogement, avec l’aide de la Fondation Abbé Pierre et de l’association Luttopia. “Nous avons réussi à remettre en dignité ces personnes laissées à l’abandon”, s’était alors félicité le maire. “Nous travaillons sur ces lieux de misère l’un après l’autre, car il est impossible de tous les traiter d’un coup”, avait-il ajouté.

Selon le communiqué émis aujourd’hui par la municipalité, la même démarche “va permettre dans les prochaines semaines de résorber un squat présent depuis près de dix ans boulevard de Strasbourg et de résorber le bidonville de Celleneuve en juin prochain, avec la création de 2 villages de transition”.

Le cas particulier du Zénith 2

Le bidonville Zénith 2 figurait également sur la liste des campements bénéficiant de réflexions sur des solutions de relogement. En avril 2021, Michaël Delafosse avait annoncé : “Dans le cadre du plan pauvreté, le bidonville Zénith 2 va bénéficier de la mise en place d’un accès sécurisé à l’eau, l’assainissement et l’électricité, grâce à un partenariat avec l’association Quatorze, qui associera les habitants à chaque étape de la démarche. Cette première étape d’aménagement d’un lieu de vie sain et sécurisant permettra aux habitants de se projeter dans un futur hors du bidonville et de résorber progressivement ce type d’habitat, à travers l’insertion par le travail et le logement”. Depuis cette date, en concertation avec les habitants, un travail était donc mené pour prévoir des modules sanitaires avec toilettes et douches, des branchements à l’eau potable, une évacuation des eaux usées, la mise en place de branchements électriques sécurisés.

“Un deuxième projet concerne la création d’une maison commune sur ce site, un lieu collectif dédié aux familles pour pouvoir proposer des actions en lien avec le vivre ensemble, la scolarité, et l’accès aux loisirs et à la culture, le soutien à la parentalité, le soutien à l’insertion socio-professionnelle, et l’émancipation des femmes. Une même énergie est déployée pour aller vers la résorption du bidonville de Celleneuve, en accord avec l’Etat et les associations. Ce travail prévoit une évaluation sociale précise de ce bidonville, des propositions de relogement pour les familles qui le souhaitent et la mise en place de deux villages de transition pour faciliter l’insertion des habitants. Ce modèle partenarial travaillé avec les associations a fait l’objet d’un phasage qui vise à la résorption de ces bidonvilles un par un tout au long du mandat, tout en mettant en œuvre des actions temporaires pendant cette période à l’image des projets de sanitation évoqués”.

On ignore pour l’instant comment les habitants du bidonville Zénith 2 seront relogés, après leur expulsion ce mercredi 8 septembre au matin, initiée par la préfecture, en application d’une décision de justice et sur la base d’une demande formulée sous le précédent mandat municipal de Philippe Saurel.

Malgré les récentes expulsions, la municipalité montpelliéraine souhaite poursuivre son action de résorption de l’habitat indigne en proposant des alternatives à la population concernée ; elle l’a indiqué à l’Etat.

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