PEZENAS - Incivilité et insécurité en cœur de ville : l'adjoint délégué à la Sécurité donne ses arguments
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Lettre ouverte de M. Pierre ROSSIGNOL, adjoint au Maire délégué à la Sécurité
au conseiller municipal Armand Rivière
Monsieur le conseiller municipal,
Convaincu du bien-fondé et de la volonté positive de votre démarche, en réponse à votre courrier du 23 octobre 2017 et votre communiqué de presse du 12 janvier 2018, je tiens à porter à votre connaissance les éléments ci-après.
Dans ce dossier, il est important de faire la différence entre le « sentiment d’insécurité » et une insécurité avérée. En effet, si nous ne pouvons nier que le premier est ressenti et formulé par une majorité des Piscénois, les faits recensés et surtout portés à la connaissance des services de sécurité restent heureusement beaucoup moins importants.
Le poste de Police Municipale est ouvert au public du lundi au vendredi et à ce jour, aucune personne de votre groupe ne s’est présentée pour porter à la connaissance de la Police Municipale les faits que vous évoquez. Il me semble qu’une démarche constructive aurait voulu que vous fassiez remonter ces informations par les services avant d’envoyer un courrier.
Pour ce qui est du sentiment d’insécurité et des incivilités qui « pourrissent » la vie de nos administrés, ils sont dus en majorité à un groupe isolé et identifié par nos services et ceux de la Gendarmerie. Depuis 2014, la ville a bien pris en compte ce phénomène et a mis en place toutes les actions préventives et correctives qu’elle avait en sa possession :
- Prise de différents arrêtés municipaux,
- Mise en place d’un agent de médiation,
- Rencontres régulières avec la Gendarmerie,
- Achat de caméras piéton pour les agents de la Police Municipale,
- Rencontre avec les commerçants au travers « des cafés commerçants »,
- Modulation des horaires de la Police Municipale en fonction des horaires où les faits sont recensés,
- Une présence, sérieusement appréciée par les associations et nécessaire pendant nos fêtes carnavalesques, de nos effectifs de Gendarmerie, de Police Municipale ainsi que de nos personnels du Centre de Supervision Urbain (CSU) mais également le renfort de nos collègues de la Police Municipale d’Agde grâce à une convention établie avec la communauté d’Agglomération Hérault-Méditerranée,
- Mise en place d’un poste avancé de Police Municipale rue Barraterie, pendant la saison estivale,
- Embauche de personnel pendant la saison estivale pour compléter les effectifs et permettre une plus grande amplitude horaire de présence sur le terrain,
- Mise en place d’un Centre de Supervision Urbain avec implantation de nouvelles caméras sur la voie publique.
Sur ce dernier point, vous évoquez, je cite un argument « marketing ». Même si nous sommes conscients que la vidéo ne résoudra pas tout et déplacera certains problèmes, elle reste aujourd’hui un outil indispensable pour tous les agents des forces de sécurité publique présents sur le terrain.
N’oublions pas que, par le passé, cet outil a fait ses preuves et qu’il a un poids judiciaire.
Je vous rappelle que ce soi-disant « miroir aux alouettes » a été adopté par de nombreuses communes de l’Agglomération Hérault-Méditerranée de tous bords politiques confondus.
Vous proposez de réunir « une commission locale dédiée à la sécurité ». Sachez que cette commission existe déjà au sein de l’Agglomération sous le nom du Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CISPD) et regroupe diverses actions menées sur le terrain (notamment la vidéo protection) ainsi qu’un observatoire qui identifie les faits commis sur chaque commune.
Quant au « contrat local de sécurité », notez qu’il n’existe plus pour les communes de moins de 10000 habitants et qu’il a été remplacé par la convention de coordination. Cette convention existe pour notre commune, elle a été établie avec les services de Gendarmerie et nous permet de réaliser des patrouilles pédestres ainsi que des services communs. Elle a été validée par le Procureur de la République de Béziers.
Vous évoquez la mise en place d’un poste « mixte » Police Municipale et Gendarmerie Nationale mais sachez que cela est statutairement interdit.
Ce que nous pouvons par contre déplorer, pour les faits qui touchent les commerçants, c’est l’absence de communication et de mise en alerte sur ce sujet de la part du Président de leur association, qui en a connaissance depuis fin août. Il devrait être le premier interlocuteur de la ville et cela peut pousser à penser que son intérêt est de laisser la situation s’envenimer plutôt que de chercher des solutions.
Pour conclure, vous comprendrez que la ville a bien pris en compte les problèmes et attentes de la population en matière d’incivilité et d’insécurité. Elle se doit aussi de faire le triste constat que les sanctions données à ces délinquants restent peu nombreuses, inadaptées et pas dissuasives. Constat partagé par beaucoup d’élus de la circonscription de Béziers et évoqué lors de la réunion du 01 Décembre 2017 en sous-préfecture sur la police de sécurité du quotidien où été présents tous les acteurs publics dont fait partie M. le Procureur de Béziers.
Je compte sur vous pour publier cette réponse auprès des Piscénois car il est important sur ce sujet et bien d’autres de leur dire la vérité.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’assurance de mes sentiments les meilleurs.