Culture & Loisirs

SETE - Jean-Jacques François signe l’affiche de la Saint-Louis 2018

C’est une tradition bien ancrée. Chaque année, la Ville de Sète demande à un…

C’est une tradition bien ancrée. Chaque année, la Ville de Sète demande à un artiste sétois de réaliser l’affiche de la Saint Louis.

C’est Jean-Jacques François qui a été choisi cette année pour illustrer ce grand moment de la vie sétoise.

Du 23 au 28 août, Sète célèbre la 276ème édition des fêtes de la Saint-Louis. Cette fête traditionnelle à la gloire de Louis XIV, fondateur de la ville, et des joutes nautiques languedociennes, rassemble autour du cadre Royal et dans les rues animées des dizaines de milliers d’a cionados d’ici et d’ailleurs

Chaque année, la Ville de Sète demande à un artiste Sétois de réaliser l’af che de la Saint-Louis. Di Rosa, Combas, Cervera, Cosentino, Vilar, Topolino, Marc Duran, Christopher Dombres, Agnès Varda… se sont tour à tour pliés à cet exercice ces der- nières années.

En 2018, c’est le peintre et plasticien Jean-Jacques François qui a été choisi par le maire François Commeinhes, pour illustrer ce grand moment de la vie sétoise.

S’il fallait résumer Jean-Jacques François, le mot exact serait «détournement ». JJF n’aime pas être là où on l’attend, ni là où il s’attend à être lui-même. Il porte sur tout ce qui l’entoure un regard décalé, qui ne se laisse pas limiter par les apparences. Ses œuvres à la fois oniriques et tissées par l’inattendu recèlent chacune une histoire magique. Natif de Sète et autodidacte, il s’est tout de même formé au dessin industriel au lycée technique de la Grande-Rue-Haute, en plein cœur du Quartier Haut. Très tôt poussé par son artiste de frère, Pierre François, il commence à peindre dans les années 70. Une activité qu’il poursuivra après son départ pour Barcelone où il s’installe en 1975. Il commence à travailler en tant que designer styliste pour un grand groupe franco-espagnol. « J’ai eu ma propre affaire, j’ai réalisé mes propres créations, et j’ai également travaillé pour de célèbres marques françaises. Mais toujours en free lance » dit-il. On l’aura compris : Jean-Jacques François ne se laisse pas enfermer. Il revendique une entière liberté de mouvement comme d’expression. «Artiste conceptuel plutôt que peintre à part entière», tel qu’il se décrit, il se laisse guider par le hasard et la nécessité de créer, et continue de naviguer entre deux attaches de cœur, Barcelone, berceau de l’art catalan, et Sète, berceau de la Figuration Libre, deux puissantes in uences qui nourriront son inspiration. «J’ai fait deux expositions en Espagne, dont une avec mon frère Pierre et d’autres artistes sétois en 1989. C’était dans le cadre du collectif Le Sud attaque ».

Aujourd’hui, il fait partie de l’écurie sétoise de Christian Jurand, « Le cercle des arts et de la culture » qui regroupe sous le vocable « Grande école sétoise » des artistes tels que Marc Duran, Topolino, Cervera, Cosen- tino, Périmon… tous héritiers de la Figuration Libre.

L’affiche de la Saint-Louis : un hommage à Pierre François et aux traditions sétoises

« L’histoire de ce tableau, c’est avant tout un hommage à mon frère Pierre François » explique Jean-Jacques François. «C’est l’artiste qui s’est le plus inspiré des traditions nautiques sétoises, qui les a le plus célébrées. Et je lui dois beaucoup puisque c’est lui, il y a déjà longtemps, qui m’a incité à me lancer dans la création ar- tistique. La toile est au départ une représentation horizontale. Et pour en faire une af che au format vertical, il m’a fallu choisir un angle : j’ai choisi de faire de la femme le personnage central pour casser un peu l’image machiste des joutes. Ici, c’est elle qui tient la lance. C’est une jouteuse. Puisqu’aujourd’hui les femmes jouent au foot et au rugby, pourquoi ne pas imaginer un tournoi féminin ? Dans la partie droite du tableau, je me suis inspiré des chevaliers du Moyen Age. On sait que les joutes languedociennes tirent leurs origines de cette époque. Puis j’ai décliné le spectacle nautique, l’affrontement des combattants, le public, les enfants… Il y a même dans un petit coin Brassens et Jean-Louis Zardoni, le joueur de hautbois. En même temps, j’ai fait référence à Jonas et la baleine. La baleine pour une raison que tout le monde connait : c’est la forme du mont Saint-Clair et c’est l’emblème de Sète. Il y a cette barque destinée à récupérer les lances, les pavois et les jouteurs tombés à l’eau. Comme Jonas jeté à la mer et récupéré par la baleine puis recraché sur le rivage. Cette barque, elle est en même temps à l’intérieur et à l’extérieur de la baleine. Et puis il y a la couleur. Sète, c’est la couleur. Mais j’ai voulu des joutes nocturnes et c’est donc un bleu profond que j’ai choisi, qui tourne vers le vert foncé pour évoquer ce qui se passe sous les barques, le fond de l’eau et les poissons. Il y a tout dans cette toile, tout ce qui pour moi représente Sète et les joutes ».

Une 276e édition placée sous le signe de l’Olympisme

Après avoir décerné en 2017 la médaille d’or de la délité à Agnès Varda, la plus sétoise des réalisatrices in- ternationales, c’est cette année vers l’Olympisme et ses vertus de partage, de rassemblement et de fair-play que la ville de Sète a choisi de se tourner pour accompagner la 276e édition des festivités de la Saint-Louis. L’obtention de l’organisation des Jeux-2024 par la France, l’esprit sportif qui souf e éternellement sur le territoire de l’Agglopôle et les valeurs de respect et de combat que véhiculent nos chevaliers de la tintaine, chaque été sur les barques, ont initié ce choix fédérateur.

Adepte d’une politique sportive ambitieuse, la ville de Sète, associée aux treize autres communes de l’Ag- glopôle, s’apprête à déposer candidature pour devenir base arrière et d’entraînement des futurs Jeux de Paris et cette Saint-Louis 2018 constituera le point de départ d’une campagne collective, où l’esprit d’équipe et le désir d’entreprendre seront les moteurs de la réussite.

Athènes berceau de l’Olympisme, Sète terre fertile de champions. La Ville a toujours cultivé avec succès les valeurs de l’Olympisme. En dédiant cette 276e édition à l’histoire des Jeux, c’est à tous ces sportifs de renom que la ville rendra hommage pendant six jours, le temps d’une Saint-Louis riche de lumière, de dynamisme et de manifestations en tout genre, de nature à rendre notre ville encore plus belle et agréable à vivre.

HISTOIRE DE LA SAINT-LOUIS

Chacun le sait : Sète est née un 29 juillet 1666, sous les auspices festifs des joutes languedociennes. Mais les hautbois et les tambours ne vont résonner que bien des années plus tard pour célébrer la Saint-Louis. Jusqu’à la n de l’Ancien Régime, ces célébrations se réduisent à une modeste fête en l’honneur de Louis XIV. Elles seront interrompues par la Révolution avant de reprendre en 1806. C’est en fait le maire de Sète, Emile Doumet, qui prend l’initiative en 1853 de donner un peu de lustre à cette fête locale, pour répondre à la créa- tion de la ligne de chemin de fer Cette-Toulouse, et à l’af ux d’ «étrangers» qui viennent assister au tournoi de joutes du dimanche. Mais c’est au début du XXème siècle que la fête prend toute son ampleur et s’enrichit de corsos nautiques, de concerts, de courses cyclistes et des premières traversées de Cette à la nage, tandis que se déroulent, devant des milliers de spectateurs, des combats de joutes homériques sur le Canal Royal.

 

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