SETE - Le train de vie très singulier de l'ancien directeur du centre funéraire
" Je gagnais 2 700 €/mois mais j'en dépensais 4 000 ou 5 000 €, il m'a…
” Je gagnais 2 700 €/mois mais j'en dépensais 4 000 ou 5 000 €, il m'a donc fallu trouver des solutions même si je savais que j’agissais mal !“
C'est presque fataliste que l'ancien directeur du centre funéraire de Sète s'est présenté ce lundi à la barre du tribunal correctionnel de Montpellier.
Suspendu de ses fonctions depuis l'été 2017, le temps du procès est arrivé par Marc Lavit soupçonné d'avoir détourné plus de 250 000 €.
Directeur du centre funéraire de Sète de 2008 à 2017, l'homme de 57 ans qui s'affiche avec un gros cigare sur les réseaux sociaux, détenait la signature des chéquiers de ce service municipal ayant en gestion les pompes funèbres et le crématorium de la ville.
Les espèces pour l'escroc, les chèques pour le bienfaiteur
Difficile de cerner le personnage, mi-escroc mi-généreux donateur. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le chef de service disposait d'une autonomie suffisante pour organiser un système bien huilée de détournements de chèques avec des destinations très éclectiques. Les familles réglaient la facture des obsèques, les chèques étaient débités, mais les factures apparaissaient comme impayées dans le livre des comptes de la régie municipale.
Au total, une centaine de factures de frais d'obsèques est restée impayée ce qui a fini par intriguer le trésorier de la mairie qui a effectué des vérifications en appelant les familles concernées qui lui affirmaient que les factures avaient été réglées, soit par chèque, soit en espèces. Une distinction qui aura toute son importance dans la gestion occulte de Marc Lavit, réputé dépensier mais bien bienfaiteur.
Si les espèces détournés de l'ordre de 50 000 euros atterrissaient directement dans sa poche pour mener grand train sur le dos du contribuable, une bonne partie des fonds détournés était redistribuée localement pour des destinations qui ne manqueront pas d'interroger les juges : restaurants, primes au personnel mais des versements sous forme de subventions aux clubs sportifs de la ville. Marc Lévit se transformait alors en généreux donateur : près de 40 000 € pour le club de foot du FC Sète, 10 000 € pour le rugby, 8 000 € pour le club de natation, 2 500 € pour le club de foot de la Pointe Courte. Le chef de service aligne les oeuvres de bienfaisance autour de lui pour un total détourné de 230 000 €.
” Je m'en suis servi comme des miens, je n’avais pas de soucis financiers, je ne suis pas joueur, mais je suis dépensier et j'ai voulu faire plaisir” déclarera t-il devant les enquêteurs de la section financière du SRPJ de Montpellier.
Un plaisir qui risque vite de lui passer devant le tribunal qui lui demande aujourd'hui des comptes.