Animaux — Villeneuve les Maguelone

SPA de Montpellier : "Il y a un génocide dont on ne parle pas"

La SPA a signé mardi 6 juin avec la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) un partenariat pour accompagner les agents de police dans la lutte contre la maltraitance animale.

Des enquêteurs dédiés à la maltraitance

La SPA de Montpellier se réjouit d’un partenariat avec la police pour lutter contre la maltraitance animale. Marie-France Donnadieu, la présidente de l’organisation, exprime sa satisfaction : Je suis ravie de ce partenariat public concernant les maltraitances animales parce qu’il n’y a pas un jour sans que nous recevions un courrier de dénonciation. Souvent, les horreurs décrites font mal au cœur… Alors que l’on s’organise pour y remédier, c’est vraiment un bonheur.” La directrice de la SPA, Annie Benezech, partage cette émotion : “C’est un grand moment ! Nous attendions depuis longtemps un partenariat avec la police nationale. On a des actes de cruauté et de maltraitances graves et beaucoup d’animaux seraient morts sans l’intervention des forces de l’ordre.

Yannick Blouin, le directeur de la direction départementale de la sécurité publique de l’Hérault (DDSP 34) représentait les forces de l’ordre en cette journée importante. Il s’est exprimé sur l’engagement de la police en faveur de la cause animale : “On est fortement impliqués. Les gens possèdent des animaux qu’ils considèrent comme des biens meublés. Pour des raisons diverses et variées, ils ne s’en occupent pas, voire les maltraitent. Nous avons d’ailleurs eu plusieurs cas de chiens enfermés sur des balcons. Cette convention permet d’aller au-delà avec des interlocuteurs privilégiés, pour agir en préfiltrage et prioriser des signalements en donnant des conduites à tenir aux enquêteurs.” 

Un permis de posséder un animal

Ce partenariat entre la SPA de Montpellier et la police nationale témoigne d’une volonté de lutter contre la maltraitance animale et d’assurer une protection adéquate aux animaux. Il marque un pas en avant significatif dans la prise de conscience de l’importance du bien-être animal et la nécessité d’agir pour mettre fin à ces actes cruels.

Un jeune chien en attente d'adoption à la SPA de Montpellier © Susie Carbone
Un jeune chien en attente d’adoption à la SPA de Montpellier © Susie Carbone

Yannick Blouin souligne également la nécessité de sensibiliser la justice à ces problématiques et d’assurer des suites judiciaires adéquates. “Concrètement, elle permettra d’avoir des personnes référentes, de réels interlocuteurs qui sensibiliseront au niveau de la justice”, exprime-t-il. L’objectif est de mener à de véritables suites judiciaires, maltraiter un animal est inadmissible. La signature de cette convention départementale est une bonne chose mais il faut aller au-delà, il faut irradier pour endiguer la maltraitance sur les animaux.”

En prévision de l’été, Yannick Blouin exprime ses inquiétudes quant à l’abandon massif d’animaux et propose une réflexion sur la nécessité d’établir un permis pour posséder un animal : “À l’été, les gens lâchent leurs animaux ou viennent les donner à la SPA car ils pensent avoir un objet. Peut-être faudrait-il un permis, c’est un être vivant qui ressent des choses et on lui doit une certaine chaleur.”

Un bénévole joue avec un chien © Susie Carbone
Un bénévole joue avec un chien © Susie Carbone

“Des signes qui ne trompent pas”

Élie (pseudonyme), ancien gendarme désormais enquêteur pour la SPA et 30 millions d’amis a tenu à rassurer les personnes souhaitant adopter. “Certains chiens peuvent sembler agressifs, mais ce n’est pas leur vraie personnalité, il faut se rendre compte de ce que c’est de vivre dans une cage”, explique l’agent. Pour lui, la pandémie de COVID-19 a eu des conséquences désastreuses sur le nombre d’abandons. “Des gens achetaient des compagnons pour avoir le droit de sortir les promener, une fois déconfinés, ils abandonnaient le chien” déplore Élie. “C’est tragique, un animal c’est une partie de notre vie, mais nous sommes toute la sienne.”

Un chien abandonné parce que son propriétaire
Un chien abandonné parce que son propriétaire “n’en veut plus” © Susie Carbone

Il souligne également le besoin urgent de sensibiliser les forces de police à la souffrance animale. “Il y a des signes qui ne trompent pas”, dévoile-t-il. “Un chien qui s’aplatit quand on lève la main, un chien en deçà de ce qu’il est – il n’ose pas bouger, reste dans son coin, pisse là où il est parce qu’il n’ose pas se déplacer – ou encore la qualité du poil.”

Il poursuit : “Évidemment, j’ai conscience qu’on ne peut pas demander aux gens de mieux traiter les animaux que les humains, mais on peut leur demander de ne pas les traiter plus mal. Selon moi, il y a un problème d’éducation sur la cause animale et la manière dont on les traite – domestiques, d’élevage et sauvage – il y a un génocide dont on ne parle pas.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.