Société — France

Un quart des policiers français ont des idées suicidaires

La Mutuelle des forces de sécurité a réalisé un sondage auprès de 6 000 agents du territoire français, indiquent nos confrères France Info et Le Monde. Le résultat est particulièrement inquiétant.

Selon le baromètre établi par la Mutuelle des forces de sécurité (MGP) réalisé entre février et mars 2021, 40 % des policiers se trouvent en détresse psychologique​, et 24 % ont des pensées suicidaires ou ont entendu des collègues évoquer le suicide ces douze derniers mois. Un sondage que corroborent les statistiques : de 1995 à 2020, donc en vingt-cinq ans, plus de 1 100 policiers se sont suicidés, soit une moyenne de 44 suicides de policiers chaque année. Comparé au reste des Français, cela représente 50 % de suicides en plus.

Les jeunes policiers en danger

Les policiers de 30 à 34 ans sont les plus touchés : ils ont l’impression de manquer de temps pour faire toutes les tâches qui leur incombent, et ont du mal à concilier leur vie privée et leur vie professionnelle.

Epuisés par la crise des Gilets jaunes et la défiance

Ces pensées suicidaires des policiers sont souvent dues à une sensation de manque d’écoute de leur hiérarchie, mais aussi à la défiance de la population à la suite d’accusations de racisme, du fait de plusieurs affaires de tabassage de personnes par des policiers. La crise des Gilets jaunes a également provoqué de l’épuisement dans les rangs des forces de l’ordre, qui ont été mobilisées durant 52 semaines d’affilée sans pouvoir prendre de congés, affirmait Benoît Briatte, président de la Mutuelle des forces de sécurité (MGP), sur les ondes de France Info ce lundi matin. La pression professionnelle est lourde pour les policiers, dont un quart des effectifs (24 %) souffre d’hypertension.

Un passage à l’acte facilité par le port d’une arme de service

Le port d’une arme de service par les policiers rend le passage à l’acte plus “aisé”, et la tentation du suicide est sans doute plus grande, selon Benoît Briatte.

Quelles solutions ?

Pour soutenir les policiers confrontés à des problèmes psychologiques, le président de la Mutuelle des forces de sécurité, Benoît Briatte, propose d’encourager l’accès aux consultations psychologiques et que soient menées des actions de prévention dans les commissariats pour améliorer le bien-être au travail des policiers.

Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a mis en place une ligne d’écoute et de soutien pour les policiers confrontés à des agressions ou des menaces : le 0800 95 00 17 est ouvert tous les jours, de 5h00 à 23h00. Une cellule de soutien psychologique, joignable au 0805 230 405, est disponible jour et nuit. Les policiers peuvent y confier leur détresse gratuitement, et de manière confidentielle.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.