Contamination de l'eau : Nestlé n'aurait pas eu connaissance du rapport alarmant de l'ANSES ?
Dans un rapport paru début avril, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mis en évidence des contaminations des eaux embouteillées de Nestlé, avec notamment des traces de matières fécales, ce que le groupe dément.
La contamination affecterait plusieurs marques comme Hépar, Perrier, Vittel et Contrex, dans les régions Grand Est et Occitanie. Contacté dans la foulée par Hérault Tribune, le groupe Nestlé Waters affirme : “nous n’avons pas eu connaissance du rapport de l’ANSES (L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) mentionné dans les médias et nous ne sommes donc pas en mesure de le commenter”.
Le rapport de l’Anses pointait notamment “la survenue a priori transitoire, de contaminations microbiologiques d’origine fécale dans certaines ressources servant à la production d’eaux minérales naturelles embouteillées” et “un niveau de confiance insuffisant concernant l’évaluation de la qualité des ressources notamment en ce qui concerne la variabilité des contaminations et leur vulnérabilité microbiologique et chimique”, préconisant une surveillance accrue des norovirus et autres agents microbiologiques de ces eaux. Des affirmations que Nestlé a démenti.
Des eaux presque conformes ?
“Nestlé Waters France confirme que toutes ses marques d’eau minérale naturelle peuvent être consommées en toute sécurité et sont conformes aux exigences réglementaires en vigueur”. Le groupe a toutefois concédé que “certains forages peuvent être confrontés à des déviations ponctuelles dues à l’intensification des activités humaines et à des conditions météorologiques exceptionnelles (telles que de fortes pluies)”. Comprendre que les conditions environnementales peuvent parfois altérer temporairement la qualité des sols et mener à une contamination de l’eau. Ceci, alors que la réglementation en vigueur “ne tolère la présence d’aucune bactérie dans l’eau, que ce soit après ou avant embouteillage”, indique France info.
“Des tests […] sur plus de 1 500 paramètres“
En cas de problème de ce type, le groupe opéreraient “des tests approfondis portant sur plus de 1 500 paramètres et, en cas de déviation occasionnelle, nous effectuons des analyses ciblées et prenons les mesures nécessaires sous le contrôle strict des autorités compétentes afin de garantir la sécurité alimentaire et la qualité de nos produits”. Ces paramètres inclueraient “des paramètres physico-chimiques, microbiologiques et sensoriels afin de garantir la sécurité alimentaire et la qualité de chacune de nos eaux minérales naturelles au cours de l’ensemble du processus de production”.
Quant aux résultats des analyses, “ils sont partagés en permanence avec les autorités qui testent régulièrement nos eaux minérales, tant à la source que sur le produit fini”.
Alors, Nestlé est-il vraiment engagé dans “un plan de transformation en totale transparence et sous le contrôle des autorités” ? Surtout, pourquoi l’ANSES ne fournirait pas le rapport sanitaire concernant Nestlé dans le cadre de leur collaboration ? Pour l’heure, la réponse reste… trouble.