Justice — Montpellier

Face à l’agression de Samara, "nous sommes très fermes et nous sommes en mesure de prendre des décisions rapides", déclare la rectrice

Alors que l’enquête policière autour de l'affaire Samara se poursuit, Sophie Béjean, rectrice de l’Académie de Montpellier, a indiqué qu’une investigation interne aurait lieu. Sur les sanctions disciplinaires des agresseurs, elle envisage les mesures “les plus fermes existantes”.

Quelles mesures disciplinaires pourraient être mises en place par l’établissement voire l’Académie pour les élèves agresseurs ?

Sophie Béjean : Il s’agit dans un premier temps de faire toute la clarté sur ce qu’il s’est déroulé dans la journée de mardi, mais aussi les jours et semaines qui ont précédé. Cela va dépendre de l’enquête de police qui est en cours et de la suite judiciaire qui va être donnée. Au niveau de l’établissement, devant des actes graves de cette nature, on peut penser que les mesures disciplinaires prises seront les plus fermes existantes, soit des exclusions définitives du collège.

On a pu lire que 20 personnes avaient participé à l’agression. 3 ont déjà été interpellées, qu’en est-il ?

SB : Les chiffres que je vous donne sont ceux du procureur, et il s’agirait des trois jeunes interpellés. Pour le contexte, ce qui entoure précisement cette agression, c’est l’enquête de police qui le déterminera. Bien évidemment, de notre côté, comme l’a rappelé la ministre Nicole Belloubet, nous sommes en train de faire la transparence sur ces faits. Une enquête flash de l’inspection générale va avoir lieu, pour compléter les investigations en cours, de manière indépendante, ce qui est bien normal dans ce genre de situations.

Depuis que Gabriel Attal en a parlé, les établissements parviennent-ils à faire changer la peur de camp ?

SB : Le protocole de lutte contre le harcèlement est pleinement en œuvre. Nous réalisons une écoute immédiate de la victime. Le 3018, une plateforme unique qui renvoie à la fois au niveau académique et national, permet un suivi précis. Nous sommes alertés si un élève ou un parent sollicite ce numéro et que l’Académie n’a pas reçu de signalement de la situation de harcèlement. Évidemment, nous sommes très fermes. J’ai déjà été amenée à l’exprimer à plusieurs reprises et nous sommes en mesure de prendre des décisions rapides. Pour protéger les victimes et pour faire appliquer à l’établissement les mesures disciplinaires nécessaires. Le troisième élément de nouveauté depuis la rentrée, c’est la généralisation du programme pHARe. 

Depuis sa mise en place depuis 2 ans, est-ce que des améliorations ont été constatées sur l’Académie ?

SB : C’est un programme de prévention du harcèlement. Les écoles étaient 68 % à y prendre part en septembre, maintenant nous sommes proches de 100 %, pareil pour les collèges. Les lycées ont rejoint le dispositif récemment. C’est un engagement fort : c’est la formation des enseignants, la mise en place d’une cellule référente dans l’établissement et la sensibilisation de l’ensemble des élèves

Avez-vous des premiers résultats chiffrés sur son efficacité ?

SB : Je n’ai pas d’éléments à date, on suit ces chiffres-là par trimestre ou par année.

De manière globale, est-on sur une tendance à la hausse car il y a plus de signalements, ou sur une baisse ?

SB : C’est une bonne chose d’avoir plus de signalements. C’est ce qu’on souhaite. Que la peur change de camp et que les victimes puissent se signaler. Parallèlement, ce qu’on voit, mais je n’ai pas de chiffres sur ce sujet précis, dans les établissements qui ont mis en place pHARe et qui ont un peu d’antériorité, le climat scolaire s’améliore.

Que sont les “équipes mobiles académiques de sécurité” qui vont être mises en place pour sécuriser le collège Arthur Rimbaud ?

SB : Depuis des années, les Académies ont mis en place des équipes mobiles de sécurité, qui sont des professionnels, souvent d’anciens gendarmes, ou policiers formés. Ils interviennent dans les établissements scolaires quand il y a des violences, des conflits. Cela se fait à la demande des établissements ou sur mandat de l’Académie, ce que j’ai fait pour l’Académie de Montpellier dès la première heure mercredi matin. Il y sont en ce moment-même et seront toujours présents au retour des vacances scolaires, pour gérer la situation et être en appui de l’équipe de direction. Ils resteront autant que nécessaire, tout comme ce sera le cas pour la cellule d’écoute.

Quelles mesures vont-elles être prises par l’Académie pour renforcer sa lutte contre le harcèlement et prévenir ces situations extrêmes ?

SB : Oui. Nous sommes en train de recruter un référent académique, de même que des référents départementaux, qui travailleront à temps plein sur les situations de harcèlement, de la prise en charge initiale à leur résolution.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.