Emploi — France

France : intérim et discrimination, le ménage

Sommé par le gouvernement de faire cesser les discriminations dans les embauches, le secteur de l’intérim a rendu sa copie proposant de balayer les préjugés chez les agents et d’apporter plus de transparence dans ses pratiques.

Alerté par l’association SOS racisme, le gouvernement avait ouvert les yeux sur la part d’ombre du secteur de l’intérim où règne une discrimination sans complexe au regard des preuves. L’enquête de SOS racisme était un testing inversé dont le verdict, révélé en octobre dernier, n’a laissé aucun doute sur des pratiques discriminatoires : à la demande des clients, 45% des agences acceptent de discriminer les candidats à l’embauche. Une pratique totalement illégale, condamnée pénalement jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, ont découvert le plan prévu par les agences d’intérim franciliennes afin de mettre fin à ses pratiques qui “sapent nos valeurs républicaines et, par ricochet, minent notre cohésion sociale”, avait déclaré Élisabeth Moreno.

Le plan d’action

Pour mettre fin aux discriminations, le secteur de l’intérim veut avant tout identifier tous les dysfonctionnements. Faut-il comprendre que cela revient à reconnaître en toute honnêteté, les moments où la discrimination est sous-entendue, évoquée, suggérée, et enfin validée ? Or, les preuves accablantes de l’enquête de SOS racisme montrent que les clients comme les agences se gardent bien de conserver la moindre trace de leurs pratiques qu’ils savent contraires à la loi et la morale. C’est pourquoi le souci de transparence doit devenir la nouvelle boussole des agences d’intérim, si l’on en croit les auteurs du plan d’action. Un cap à ne jamais perdre de vue.

Les principales agences du secteurs proposent ensuite de s’attaquer aux stéréotypes, ferment de la discrimination, avec des formations et de la sensibilisation. Un travail qui sera mesuré par des campagnes de testing. Si l’enquête a montré que les agences contournent très facilement les règles à la demande des clients, la mentalité des agents évoluant ne pourra qu’amener un plus grand respect de la loi et un refus des pratiques discriminatoires. D’où peut-être la proposition de Prism’emploi, l’organisation professionnelle patronale de la branche du travail temporaire, qui suggère de moderniser les accords de branches et qui s’engage à proposer des mesures concrètes. Aucun détail n’a été communiqué sur leur contenu.

Un premier pas

“ Les plans d’actions, qui nous ont été présentés par les agences d’intérim, constituent une première étape essentielle”, a reconnu la ministre Élisabeth Borne, consciente que tout le travail va consister à s’assurer que les acteurs de l’intérim mettent en œuvre et respectent le plan d’action. Une gageure que relèvent les deux ministres pour qui “les discriminations n’ont pas leur place dans notre société et dans le monde du travail “.

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