Santé — Montpellier

Montpellier : atteinte d'un cancer, elle a créé une application à partir de son "expérience personnelle"

Depuis 2019, l'application myCharlotte accompagne au quotidien les personnes touchées par un cancer. Exercices, connaissances et expériences sont mis à la disposition des utilisateurs. Rencontre avec Charlotte Mahr, cofondatrice de l'application.

L’application est née d’une expérience personnelle, celle de Charlotte Mahr, accompagnée par son mari Grégoire Nedelec. Ensemble, ils ont développé une start-up montpelliéraine donnant naissance à myCharlotte, mélange de vécu et de connaissances.

Pourquoi avez-vous créé cette application ?

Charlotte Mahr : “Elle est née d’une expérience personnelle. J’ai eu deux cancers. Un premier à mes 28 ans et un autre qui a suivi six ans après. J’ai fait l’expérience d’un cancer où j’ai essayé de faire au plus vite les traitements afin de retrouver ma vie d’avant. Le second cancer m’a fait comprendre que les choses étaient bien plus compliquées que ça. Lors de ma récidive, je me suis tournée vers des soins de support : soutien psychologique, une adaptation de mon activité physique… J’ai vu des résultats positifs. Cette découverte-là nous a emmenés avec mon mari à créer cette application. Nous avons ensemble changé d’orientation professionnelle. C’est lui qui a codé la première version de l’application.”

Comment aidez-vous les personnes atteintes du cancer via cette application ?

CM : “N’importe quelle personne qui est concernée par un cancer peut télécharger l’application. Une bibliothèque d’activités est mise à disposition : près de 300 contenus sont enregistrés à ce jour. Une première partie concerne l’information en lien avec des symptômes, des effets secondaires. Pour chaque sujet, nous travaillons avec des spécialistes. Une seconde partie du site propose des exercices physiques, de méditation, de relaxation… Le patient peut les exécuter chez lui et quand il en a besoin. Il y a aussi une forme d’accompagnement qui s’appuie sur l’expérience des autres personnes touchées par la maladie en partenariat avec des centres de soin. L’utilisateur va être mis en relation avec un patient partenaire formé qui va l’accompagner psychologiquement une fois par mois pendant environ 6 mois, par visioconférence.”

Depuis quand est-elle disponible ? Combien d’utilisateurs ont téléchargé myCharlotte ?

CM : “L’application est disponible depuis octobre 2019 et plus de 6 500 personnes ont téléchargé myCharlotte depuis.”

Comment l’application est-elle financée ?

CM : “Nous avons des partenaires. Ça peut-être par exemple un centre de soin qui va financer directement pour ses patients. Pour la création de contenu, nous avons des partenaires industriels. Par exemple, pour le dossier sur les cicatrices, nous avons travaillé avec La Roche-Posay.”

Combien et quels types de professionnels travaillent à vos côtés ?

CM : “Aujourd’hui, nous avons des kinésithérapeutes, des anatomistes aussi hypnothérapeutes, un chirurgien dermatologue, des oncologues, des gynécologues spécialisés sur le plancher pelvien, des psychologues, des enseignants de yoga… Cela regroupe environ une quinzaine de personnes. Les professionnels s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes et pour tous les types de cancer.”

Qu’est-ce qui vous a manqué dans votre parcours personnel et que vous souhaitez transmettre ?

CM : “Il y a deux choses. La première chose est le fait de pouvoir entendre l’expérience des autres, de se sentir en fait moins seule avec les problématiques que l’on rencontre. On ne sait pas toujours ce qui est lié à la maladie ou au traitement et c’est très déstabilisant. Il y a des effets secondaires qui durent cinq, dix, quinze ans. Il y a des choses qui continuent à vous accompagner toute votre vie. La deuxième chose qui m’a manquée, ce sont des réponses concrètes à ce que je pouvais faire moi-même en tant que patiente. C’est-à-dire ce que je peux faire à côté de l’hôpital pour que ça se passe mieux.”

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