Collectivités — Région occitanie

Occitanie : Carole Delga, "La Région accompagne les territoires dans une profonde transition écologique"

En marge de la participation de la Région Occitanie à la 4e édition du Salon des communes et Intercommunalités de l’Hérault, la présidente de la Région, Carole Delga, rappelle son objectif de faire de l’Occitanie la première Région à énergie positive d’ici 2050, et détaille les multiples pans de son action…

Quels messages souhaitez-vous faire passer aux élus locaux lors du Salon des Communes ?

Carole Delga : “Avant tout, je souhaite leur réaffirmer le soutien de la Région. L’année 2022 est une année difficile, ils doivent gérer la sortie de crise et l’inflation qui pèse lourdement sur les finances des collectivités et 2023 s’annonce tout aussi compliquée. Ils sont aussi les premiers interpellés par leurs concitoyens. Comme eux, je rencontre sur le terrain une population anxieuse, résignée, insécurisée, qui, trop souvent, doute du pouvoir des femmes et des hommes politiques à faire changer les choses. Ensemble, nous devons œuvrer pour renouer ce lien de confiance. Cela passe par le travail et par la capacité à démontrer que nous apportons des solutions concrètes pour améliorer leur quotidien et préparer l’avenir.

La Région restera un partenaire solide pour soutenir les projets sur leurs territoires, dans les villes, dans les quartiers prioritaires comme dans les zones rurales. C’est main dans la main que nous construirons une région prospère, innovante, solidaire. Par ailleurs, je continuerai de porter au niveau national la nécessité d’une République des territoires, avec des moyens pour agir au plus proche des gens. J’ai eu l’occasion de le réaffirmer au titre de présidente de Régions de France il y a quelques jours : l’ancrage local est essentiel pour répondre au désarroi des Françaises et des Français et à l’urgence écologique. C’est une nouvelle ère de la décentralisation que le gouvernement doit engager, dont les élus locaux sont les piliers. Et tout le monde attend des actes rapides, notamment dans les secteurs de l’emploi, la formation, l’énergie ou la réindustrialisation”.

L’urgence climatique et la flambée des prix de l’énergie préoccupent grandement les Français en ce moment. L’objectif fixé de devenir la première Région européenne à énergie positive d’ici 2050 est-il toujours d’actualité ?

Carole Delga : “Il l’est d’autant plus ! Et la situation internationale nous prouve justement à quel point il est urgent d’agir. Nous avons tous un rôle à tenir pour devenir plus indépendants en matière d’énergie et protéger notre environnement en même temps que notre pouvoir d’achat, y compris bien entendu les collectivités territoriales, qui, je le rappelle, représentent plus de 70 % de l’investissement public de notre pays.

A la Région, nous avons mis en place un plan d’action dès 2016, structuré autour de la réduction des consommations énergétiques et du développement de la production d’énergies renouvelables. Nous sommes par exemple en pointe pour le développement de l’hydrogène vert. Je pense bien sûr à la société Genvia, créée à Béziers, dont le projet doit permettre de produire selon une méthode innovante de l’hydrogène vert à un coût bien moins élevé que par les procédés actuels ».

Est-ce suffisant selon vous ?

Carole Delga : “Non, c’est pourquoi aujourd’hui nous voulons aller plus loin. C’est le sens de notre grand plan pour la souveraineté énergétique et le pouvoir de vivre. Il propose de nouvelles solutions concrètes, en particulier pour faciliter la bascule vers des véhicules ‘propres’, pour accompagner les entreprises et pour soutenir les initiatives citoyennes”.

Les transports représentent une large part des émissions de gaz à effet de serre. Avez-vous prévu des mesures pour les réduire ?

Carole Delga : “En effet, la transition énergétique ne se fera pas sans revoir également nos mobilités. Le train fait partie des modes de transport prioritaires que nous voulons développer en Occitanie. Mais pas n’importe lequel : un train plus accessible, avec plus de lignes, des tarifs avantageux et des horaires mieux adaptés aux besoins. Je salue également les grandes innovations technologiques : en Occitanie, nous faisons le pari de l’avion vert. Tout comme nous avons fait le choix gagnant de développer les énergies renouvelables, et en particulier l’hydrogène vert à Béziers et l’éolien en mer flottant. C’est en agissant sur tous les fronts que nous réussirons à donner les moyens à tous de prendre part à cette mutation et de réaliser ensemble l’objectif que nous nous sommes fixé en Occitanie de couvrir près de la moitié de nos besoins par des énergies renouvelables d’ici 2030”. 

Vous poursuivez votre contractualisation avec les territoires. Qu’ont-ils à y gagner ?

Carole Delga : “La région est un partenaire qui s’engage dans la durée malgré un contexte incertain, qui les accompagne dans une transition écologique et énergétique majeure au moment où la seule gestion de leur quotidien est déjà compliquée par l’inflation ; et qui peut, à son échelle, veiller au rééquilibrage territorial nécessaire pour limiter l’hyper-métropolisation et renforcer l’attractivité des villes moyennes et petites.

Nous ouvrons donc une nouvelle période de contractualisation pour la période 2022-2028. La précédente s’était révélée très fructueuse. Vous connaissez ma méthode : le collectif avant tout. Une phase de consultation a commencé avant l’été pour faire émerger les projets de territoire qui seront ensuite déclinés en actions concrètes.

Les incendies, la sécheresse et les inondations de l’été en Occitanie et ici, dans l’Hérault, ont rappelé, s’il en était besoin, l’urgence à agir contre le réchauffement climatique. La Région est plus que jamais présente, grâce à son Pacte Vert, pour accompagner les territoires dans une profonde transition écologique. Tous les secteurs sont concernés, qu’il s’agisse de tourisme, de sport, de culture, d’équipements publics, de transports…”

En zone rurale, les normes écologiques peuvent-elles parfois être des freins au développement de l’attractivité des territoires ?

Carole Delga : “Agir en faveur de la transition écologique ne signifie pas que tout doive se faire de manière uniforme et sans prise en compte des besoins de chaque territoire. Par exemple, l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) doit pouvoir être modulé au niveau régional pour permettre aux zones rurales de rester attractives et de créer les infrastructures dont elles ont besoin. Je demande d’ailleurs la création d’un Fonds national afin que les projets d’infrastructures qui relèvent de la solidarité nationale soient comptabilisés à part. La recherche de la sobriété foncière est nécessaire car nous consommons trop d’espaces agricoles, mais cette démarche ne doit ni freiner les aménagements nécessaires à la reconquête de notre souveraineté industrielle et énergétique ni creuser les fractures territoriales.

Car c’est l’autre fil rouge de mon action : lutter contre les déterminismes territoriaux et sociaux. La Région met à la disposition des territoires des outils opérationnels pour les aider à surmonter leurs difficultés. Nos contrats bourgs-centres sont bien développés et le programme régional de reconquête des friches s’adresse aux plus petites communes comme aux agglomérations. Avec FOCCAL, qui propose une offre immobilière adaptée aux besoins des artisans et commerçants, et avec notre Foncière Agricole qui facilite l’installation des agriculteurs, nous conserverons un territoire vivant et attractif. Pour aller plus loin, il faut une vraie grande réforme de la décentralisation afin que les élus, qui ont l’expertise et la réactivité nécessaires, aient plus de liberté d’agir”.

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